La collection Automne-Hiver du Lord Mayor regorge de trouvailles stylistiques. Vous avez déjà pu admirer lors du Lord Mayor's show un élégant manteau rouge à bordure de fourrure et collerette. Les connaisseurs ont sûrement noté la doublure dorée des larges manches. Début décembre, c'est une autre perle de sa collection qui est présentée. En effet, à l'occasion de l'illumination du sapin de Noël de Trafalgar Square, le Lord revêt une tunique bleue et dorée des plus raffinées. On retrouve également dans cette création la collerette qui reste la signature de cette maison.
Cet apparat est justifié et je pense que, dans sa situation, vous aussi vous porteriez vos plus beaux atours (et toc !). Il a en effet la lourde tâche d'allumer les illuminations d'un sapin haut de plus de 20 mètres et offert tous les ans au Royaume-Uni par la Norvège en remerciement pour son aide durant la Seconde Guerre Mondiale. Ce sapin est choyé : après 50 ou 60 ans de vie dans une douillette forêt norvégienne, il est sélectionné plusieurs mois voire plusieurs années à l'avance. Il lui est alors attribué le titre de "reine de la forêt"*. Il est ensuite abattu en présence des maires de Westminster et d'Oslo et de l'ambassadeur britannique en Norvège et convoyé jusqu'à Londres.
Ce sapin est illuminé début décembre à l'occasion d'une cérémonie au cours de laquelle se succèdent de courts discours sur la paix et l'amitié entre les peuples (original !) et des chants de Noël accompagnés par l'orchestre de l'Armée du Salut.
Et parce que c'est plus grandiose comme ça, les fontaines de la place sont mises en marche au même moment que les illuminations. La classe, quoi !
Et pour finir en beauté, les graines d'écologistes que vous êtes seront heureux d'apprendre que l'arbre sert ensuite à faire du compost (spéciale cacedédi au PE 99).
Bon, en vrai, un sapin de 50 ans, ça n'est pas très joli au niveau des branches du bas.
Bon, vous l'avez peut-être remarqué mais avant-hier nous étions... mercredi. Et le mercredi c'est... le jour de l'insolite du mercredi (bah oui, sinon ça ne s'appellerait pas comme ça, hé, pas bête la bête ! :-) ). Tout ça pour dire que cette semaine, il n'y aura pas d'insolite : le combo vacances et absence de Wi-Fi est une excuse imparable*.
Je me contenterai donc de citer Nat King Cole, le sage :
"Although it's been said, many times, many ways... Merry Christmas to you !"**
* Fallait bien que j'utilise cette excuse au moins une fois! ** Traduction, comme d'habitude : "Bien que cela ait été dit, de nombreuses fois, de nombreuses façons... je vous souhaite un Joyeux Noël !" (bon, c'est vraiment moche en Français.)
Est-ce le froid hivernal qui inspire tant les britanniques ? Ou bien le manque de lumière du jour ? Toujours est-il que les deux derniers mois de l'année sont très chargés en festivités diverses et variées. Je vous ai parlé de ce qu'il se passe en Novembre (ici, ici et ici). Mais ceci n'est rien en comparaison avec l'engouement provoqué par ce qui est la plus grande fête de l'année, j'ai nommé Noël.
Nos décorations lumineuses et autres sapins de restaurants universitaires font pâle figure face à la dimension que prend le décorum entourant Noël à Londres. Ainsi, dès octobre les magasins se tiennent prêts à fournir les foyers anglais en décorations et cadeaux. A partir de mi-novembre, des marchés de Noël aux illuminations, en passant par les patinoires en plein-air et les chorales, une multitude d'attractions célèbrent l'esprit de Noël. Autant d'inspirations pour la blogueuse que je suis. Je suis donc heureuse de vous présenter, après La saga de Novembre, un nouvel opus : All I want for Christmas is... in London. (Clap, clap, clap.)
1. Christmas lights
Ah les illuminations de rues ! Rien de tel pour métamorphoser une ville et lui donner un air de fête. Petit aperçu de ce que Londres offre dans ce domaine.
Oxford circus et Oxford street
Regent street
Carnaby street : le thème cette année est "Peace and Love"
(Photo pas de moi)
South Molton street
(photo pas de moi)
Il semblerait qu'il y ait aussi de jolies décorations à Covent Garden Market, mais je n'ai malheureusement pas trouvé de photos.
Vous l’avez peut-être oublié, mais je vous avais promis trois posts sur les évènements majeurs de la vie Londonienne de Novembre. Voici donc, avec un peu de retard, le dernier épisode de cette trilogie.
Episode 3 : The Lord of the Show
Jusqu’à présent, je vous ai décrit des évènements concernant l’ensemble du Royaume-Uni. Aujourd’hui, c’est d’une spécificité londonienne dont il sera question : le Lord Mayor’s show.
Les Anglais aiment l’apparat des cérémonies officielles, et observer des personnalités costumées déambuler dans la ville à bord de carrosses semble être un passe-temps apprécié de ce peuple.
Il n'est donc pas surprenant que tous les ans, aux alentours du 15 novembre, des centaines de milliers de personnes se bousculent dans les rues du centre de Londres pour observer le Lord Mayor vêtu de sa tenue d’apparat aller prêter allégeance à la Reine.
Et pour ne pas faire les choses à moitié, le Lord est accompagné d’un défilé de plus de 6 000 personnes et comprend, entre autres, 13 fanfares. L’ensemble du show est diffusé en direct sur la BBC. Pour l’anecdote, il s’agit du tout premier évènement à avoir été transmis en direct à la télévision.
Une fois arrivée à la Cour de Justice, le Lord Mayor prête serment d’allégeance à la Reine et reprend son chemin en sens inverse, entouré de sa horde de musiciens et autres saltimbanques.
Admirez la délicatesse et la finesse de la décoration du carrosse ! Tout droit sorti de la collection Printemps-Eté 1757 de Joseph Berry of Holborn. Décidément, more is more, et le doré, ça ne se démode pas ! ;-)
L’ensemble des festivités est clôturé par un gigantesque feu d’artifice (les fusées atteignent près de 200 mètres de hauteur) tiré depuis la Tamise, à 17h*. D’après le site internet, quelle que soit la météo du moment, le feu d’artifice est tiré**. Ceci n’est qu’un vile mensonge créé par les organisateurs du show (mais qu’attendre de plus de la perfide Albion ?). En réalité, en cas de grand vent (comme cela fut le cas cette année), le feu d’artifice est annulé***.
Edit : je n'ai pas assisté au défilé, il faisait trop mauvais (entre autres). Je me base sur les photos d'amis, les informations du site, et les vidéos youtube. Les photos viennent du site officiel du Lord Mayor's show.
* Ne soyez pas étonnés de cette heure presque matinale : il fait nuit noire à 5h de l'après-midi à Londres ! ** D’après le site internet avant qu’il ne soit réactualisé pour la version 2010 du défilé. *** Oui, j’ai été déçue. Non, je n’ai pas de chance : d’après le site officiel (toujours le même), le feu d’artifice n’avait été annulé qu’une seule fois auparavant, pour l'enterrement d'une célébrité britannique.
Vu dans le métro. En fait c'est un morceau d'un triptyque pour vendre un livre.
Et oui, c'est moi en reflet dans la vitre. J'ai une position légèrement étrange, certes, mais c'est le prix à payer pour une photo à peu près nette. :-) Traduction : "Faites attention lorsque vous faites quelque chose de stupide".
Pour ne pas déroger à la tradition, voici des publicités Orange que je trouve très bien vues.
Dans la même gamme, mais que je n'ai pas réussi à photographier : "Hey, you with the headphones (singing inside). You're covered".
Comme d'habitude, traductions : Photo n°1 : "Hé, vous, dans le gros camion (klaxon). Vous êtes couvert." Photo n°2 : "Pour la plus belle personne dans cette rue (vous savez que c'est vous). Vous êtes couvert." Citation : "Hé, toi avec les écouteurs (en train de chanter dans ta tête). Tu es couvert."
(NB : le "vous êtes couvert" fait référence à la couverture géographique du réseau mobile d'Orange UK.)
Il est 1h21 du matin ici, et j'ai cours de Modélisation des Transports demain matin. Je devrais donc, en toute raison, dormir à points fermés. MAIS (vous vous doutiez bien qu'il y avait un "mais" !), vous savez que la raison n'a pas toujours de prise sur moi. Mais surtout, SURTOUT, je viens de voir quelque chose d'extraordinaire*, que je ne peux m'empêcher de partager avec vous à l'instant même.
Alors que je m'apprêtais à aller me coucher, j'ai jeté un coup d'œil par la fenêtre et ai aperçu, à mon grand étonnement... non, pas un pigeon, ni un écureuil (c'est d'un commun !), pas une souris non plus, mais.... un renard ! Si, si, un renard ! Ledit renard, que nous appellerons ici Mr. Fox, a fait deux allers-retours sur le trottoir qui longe le pub, avant de s'en aller tranquillement. Malheureusement, le temps que j'attrape mon appareil photo, il avait déjà disparu. Vous devrez donc me croire sur parole. Un peu comme pour l'explorateur qui soutient que les pingouins volent :
Plus sérieusement, j'admets avoir douté quelques instants de ma santé mentale. Néanmoins, cet article trouvé sur le net (I love Google) m'a rassurée quant à l'état de mes fonctions cérébrales.
Vous saurez donc, chers lecteurs, qu'un fantastique Mr. Fox** rôde du côté de Battersea. La prochaine fois que mon voisin l'écureuil se poste sur ma fenêtre, je lui demanderai ce qu'il pense de cet étonnant habitant.
* Parole d'Esther : vous savez bien qu'il m'arrive souvent des choses qui ne sont pas tellement ordinaires. :-) * D'ailleurs, si vous n'avez pas encore vu ce petit chef d'oeuvre du stop motion, je vous conseille vivement de remédier d'urgence à cette lacune.
Avec un peu de retard (mea culpa, blabla), voici l'insolite du mercredi.
Ces scooters bien garés les uns à côté des autres sont en fait des sièges installés pour que les clients de Camden Market puissent savourer tranquillement les plats qu'ils ont achetés dans les échoppes attenantes. Clever, isn't it ? :-)
Alerte, alerte ! Depuis plus d'un mois une épidémie d'une maladie jusqu'ici inconnue en France semble toucher petit à petit l'ensemble de la population Britannique. Les symptômes les plus visibles prennent la forme de l'apparition d'un coquelicot (poppy) sur la veste de la personne infectée.
Comme l'a également décrit Antoine, co-exilé ici, des milliers de personnes à travers le pays sont touchées. Cette éruption vestimentaire soudaine apparaît jusqu'à 1 mois avant le 11 novembre.
Renseignement pris, cette "maladie" est en réalité une façon pour les Britanniques de commémorer le décès de milliers de personnes lors de la Première Guerre Mondiale et plus généralement lors de toutes les guerres.
J'ai d'ailleurs appris lors du dernier Pub Quiz (je vous en parlerai dans un prochain post), qu'en France, l'équivalent du coquelicot est le bleuet. Comme quoi, on en apprend tous les jours ! Je suis encore confuse d'avoir découvert cette information par le biais d'Anglais.
Mais revenons à nos fleurs : le dimanche précédant le 11 novembre, des militaires, la famille royale et des membres du gouvernement se réunissent au Royal Albert Hall pour un Festival of Remembrance, qui est retransmis le soir même sur la BBC. Ce qu'il y a de plus impressionnant, c'est que cette teuf de la commémoration est regardée par plus de 6 millions de téléspectateurs !
Photo : Royal Albert Hall
Plus classique : le jour même de l'Armistice, 2 minutes de silence sont respectées (bon, je n'ai rien vu, mais il semblerait que cela soit suivi). La Reine assiste aussi à une célébration religieuse en souvenir des soldats morts au combat.
Le plus étonnant dans cette histoire, c'est que si le 11 novembre est un jour férié en France, cela n'est pas le cas ici. Surprenant n'est-ce pas de voir cet élan patriotique lors de ce qui n'est, pour la plupart des Français, qu'un jour de vacances supplémentaire* ?
Edit : à l'heure où ce message est publié, l'éruption vestimentaire est terminée. La pandémie est écartée.
* Bon, en réalité, on appelle cela un "acquis social". Voir le Petit guide du gréviste pour plus d'informations.
Durant les deux premières semaines de novembre se succèdent 3 évènements importants de la vie Londonienne. Bonne excuse pour remettre à un autre jour la rédaction de nouveaux posts ("mais euh, je suis occupée !" :-) ). Maintenant qu'ils sont passés, je n'ai plus de raison valable pour retarder l'échéance. Voici donc, pour toi public, un petit aperçu de ce qu'il se passe outre-Manche en cette période de nuits précoces (la nuit à 16h30, c'est précoce, non ?).
Partie 1 : Remember, remember, the Fifth of November
Je suppose que nombre d'entre vous ont déjà vu (ou du moins entendu parlé de) V for Vendetta. Bien. La comptine suivante vous dira sûrement quelque chose dans ce cas :
Remember, remember the Fifth of November, The Gunpowder Treason and Plot, I know of no reason Why the Gunpowder Treason Should ever be forgot. [...]
Les addicts du film sauront à quel évènement cela fait référence. Petit rappel pour les autres :
Générique :
" Il était une fois, des méchants catholiques. Parmi eux, Guy Fawkes. Ce petit groupe n'aimait pas le gentil roi James Ier et ils décidèrent ensemble de le faire exploser avec tous ses amis alors qu'ils étaient dans une belle et grande maison appelée du joli nom de Palais de Westminster ou parfois House of Parliament. Les méchants avaient caché des tonneaux de poudre préparés par Guy (Fawkes, suivez un peu !) à côté du lieu de la fête. Heureusement pour James (le roi), le complot fut découvert à temps. Lors de ses interviews privées*, Guy a revendiqué le fait qu'il voulait tuer le gentil roi et qu'il avait agi seul. Mais il mentait : il voulait protéger les autres vilains. Au final, de nombreux gens ayant participé à la trahison furent arrêtés et punis."
Les enfants ou âmes sensibles, vous pouvez vous contenter de cette fin. Pour les autres : Guy Fawkes et ses compagnons furent "hanged, drawn and quartered" ( "pendus, éviscérés et découpés" (voir wikipedia pour les détails sanglants) chaque étape étant calculée pour qu'ils soient encore en vie pour la partie suivante des festivités).
Depuis, chaque année, le 5 novembre, on célèbre partout au Royaume-Uni l'échec de cette machination** par des feux d'artifice et autres feux de joie.
En bonne touriste que je suis, je n'ai pas pu résister à la tentation de participer à cet évènement propre à la culture Anglaise. Je me suis donc rendue au 30 Maxilla Garden (W10 6NQ pour ceux que ça intéresse). Là, j'ai pu assister à l'une des rares animations gratuites (oui, ici on paye pour voir les feux d'artifice) de la capitale.
Il y avait des jongleurs de feu (ça se dit ?) :
Et un Bonfire.
Le principe est simple : prenez un grand feu (du genre feu de la Saint Jean) au-dessus duquel vous placez des mannequins en tissus représentant les traitres pendus. (Je soupçonne que ce soient les enfants du quartier qui aient fabriqué les mannequins en question. Qui a dit que c'était une tradition macabre ?) Les mannequins sont remplis de pétards qui vont exploser au fur et à mesure que le feu prend de l'ampleur. Toute la famille regarde donc joyeusement les pantins se faire déchiqueter. Sympathique !***
Le tout a fini par un feu d'artifice de très bonne qualité.
Histoire de faire ma Française, je dirais que nous étions un peu trop près des feux avec un vent défavorable qui faisait pleuvoir sur nous les restes des fusées. Le souvenir que j'en garde reste tout de même celui d'une excellente soirée.
Donc toi, 1A qui lis ce blog, note cette date dans ton petit agenda !
EDIT : correction des détails de l'exécution des traitres. * C'est une version enfant, je ne vais pas dire "séances de tortures" quand même ! ** Bon, c'est vrai, au départ, les gens étaient un peu obligés de célébrer cet évènement. Maintenant les gardes sont un peu plus laxistes d'après ce que j'ai pu voir. :-) *** Bon, j'exagère, c'était vraiment très sympa.
Bon, techniquement, on est encore mercredi. Il n'est donc pas (encore) trop tard pour l'insolite de la semaine !
Ah, et spéciale cacedédi au mystérieux visiteur qui vient de La Tronche.
Pour ceux qui ne comprennent pas l'anglais : "Dites à votre patron où est-ce qu'il peut foutre son boulot." (publicité pour un site d'offres d'emplois)
Pour ne pas cultiver l'obscurantisme, voici une petite correction concernant le post précédent :
Le jardin où se trouvent Peter Pan, les colonies d'écureuils, de pigeons et autres mouettes est en réalité Kensington Gardens, qui est accolé à Hyde Park, et non Hyde Park.
Je le savais et j'ai menti éhontément pour la simple et bonne raison que les deux jardins ne sont pas vraiment distincts en réalité. Voici ce que l'on peut lire sur Wikipédia :
"The park is contiguous with Kensington Gardens; although often still assumed to be part of Hyde Park, Kensington Gardens has been technically separate since 1728, when Queen Caroline made a division between the two."
Kensington Gardens est beaucoup plus joli et plus "net" que Hyde Park, beaucoup plus "sauvage" (tout est relatif bien sûr !).
Note au lecteur : Voici un petit morceau de musique pour mettre en place l'ambiance, pendant que vous lisez ce post au suspense insoutenable:
Ne vous méprenez pas sur l'apparente sécurité qui règne aux alentours des grandes maisons à colonnes blanches de South Kensington : à deux pas de cette enclave bourgeoise se trouve une zone où nulle âme n'ose s'aventurer, un lieu où la peur règne, un endroit où la nature a repris ses droits. J'ai nommé Hyde Park.
En effet, en passant les grilles de ce parc royal, vous pénétrez sur le territoire des impitoyables.... écureuils ! (Tadadada) Ces petites bêtes s'approchent de vous telles des rapaces et vont jusqu'à... j'ose à peine le dire... venir manger dans vos mains ! Mais pire que les écureuils (oui, croyez moi, il y a pire) : vous verrez également une armée de... pigeons ! (Là, pas de photos, j'en ai bien peur : je me suis faite jeter par les gardes du corps de ces parrains de la mafia animalière londonienne.)
Quelques humains, armés de leurs imposantes Minis, se sont tous de même aventurés à l'orée de ce no human's land. Bravant la peur populaire, deux farouches aventuriers, Sary (Bonjour Sary !)* : et moi-même, n'écoutant que leur courage, ont tenté une incursion au sein de cette terre hostile.
Remarquez la végétation luxuriante : Au détour d'un chemin, se dressent les vestiges d'une civilisation ancienne : Apparemment cet... ce... truc a été mis en place pour célébrer un ancien roi**. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les indigènes de la région n'ont pas peur d'en faire trop.
En s'enfonçant un peu plus dans cette jungle inhospitalière, se trouve une étendue d'eau peuplée de féroces oiseaux. Cet endroit est fortement déconseillé aux ornithophobes, ou à toute personne qui a un peu trop regardé Les Oiseaux d'Alfred Hitchcock.*** Un peu plus loin, vous pourrez même apercevoir... Attention : le passage suivant pourrait heurter la sensibilité des plus jeunes spectateurs. ... Peter Pan ! La nuit tombant, nos deux aventuriers ont décidé de refermer ce pan de leur histoire et de rendre à ce lieu inhospitalier sa solitude originelle. Enfin... au moins jusqu'à la prochaine visite ! :-) * On a reproché un manque de présence humaine à ce blog : message reçu ! ;-) ** Bon, en vrai, c'est le mémorial Albert. Les Anglais sont fans de Victoria et Albert. Vous verrez le Victoria and Albert Museum, le Royal Albert Hall, la gare Victoria, et je passe sous silence les myriades de petites choses qui portent le nom de ces deux huluberlus. *** Non, sérieusement, les oiseaux sont en nombre impressionnant et n'ont pas du tout peur de l'Homme.Et franchement, vous leur trouvez pas un air isocèle à ces mouettes vous ?
Juste un petit mot pour vous dire que j'ai été très occupée ces derniers temps, mais que promis, ce soir (ou demain matin), il y aura un nouveau post sur ce blog. Vous ne croyiez tout de même pas que j'allais vous abandonner ! :-)
Je me baladais sur Brompton Road, le coeur ouvert à l'inconnu, j'avais envie de dire bonjour à (quasi) n'importe qui...
N'importe qui et ce fut lui :
Trève de plaisanteries : nombre d'entre-vous resteront sûrement perplexes face à cette photo. J'avoue être moi-même épatée d'avoir su identifier cet homme au bronzage un brin artificiel.
Et bien, il s'agit de Valentino, grand couturier de son métier (Valentino Clemente Ludovico Garavani pour les intimes). Je l'ai vu sortir d'un taxi noir accompagné d'un autre homme d'un certain âge et entrer dans un magasin de mobilier design. Je me suis peut-être trompée, me direz-vous, mais son visage m'a marquée.
La marque de fabrique de Valentino, pour les non-initiés, est un rouge flamboyant dont il pare au moins une robe de soirée par défilé. Cette couleur est d'ailleurs maintenant connue sous le nom de "rouge Valentino".
Aurais-je oublié de préciser que South Kensington est un quartier un peu chicos ?
Etrange mal que celui du pays. Il survient par surprise et en un instant vous réalisez que ce chez-vous dont vous vous croyiez si détaché vous manque terriblement.
C’est du moins ce que j’ai expérimenté la semaine dernière. Cela ne fait qu’un mois que je suis en Angleterre, mais lorsque j’ai appris mardi dernier que j’avais 5 jours de libres, l’idée apparemment innocente de passer quelques jours en France s’est brusquement imposée à moi. « Et si je prenais le prochain avion pour Lyon ? ». Cette pensée anodine s’est rapidement muée en obsession une fois que j’ai découvert que les vols disponibles correspondaient encore à un budget relativement accessible (« Une folie dans l’année, on me le pardonnera ! ») : il fallait que je rentre à la maison.
Après bien des péripéties (que je vous épargnerai ici, il paraît qu’il vaut mieux faire court pour le net), j’ai finalement quitté la douceur automnale de Londres pour la pluie torrentielle lyonnaise (véridique !). Ce week-end a été bien chargé ce qui explique (excuse ?) mon silence des derniers jours. Je vous écris ce soir depuis mon petit appartement londonien.
Revenons donc sur cet étrange phénomène : comment expliquer le mal du pays ? Qu'y-a-t'il de si spécial en France ?
La famille ? Les amis ? Personnellement, ils me manquent un petit peu, mais pas tant que ça (merci Internet !).
Le bon fromage ? J’aime ça, mais je peux vivre sans (enfin, pendant 1 mois je l’ai plutôt bien vécu).
Mon chat ? Il ne me manquerait pas au point de prendre un avion pour aller le voir.
Mon lit ? Définitivement non.
Le fait d’entendre parler français ? Ce ne sont pas les francophones qui manquent à Londres.
Une vie tellement meilleure à Lyon ? Ne vous méprenez pas, je me plais à Londres.
Je crois en réalité qu'il s'agit d'un tout mais que c'est surtout le fait de me sentir vraiment « chez moi » qui me manquait. (Excusez cet instant nombriliste, je ne sais pas ce qui peut manquer à vous autres en vadrouille aux quatre coins du monde.)
Mais ceci n’explique absolument pas la soudaineté avec laquelle ce manque est apparu. Je pense que la réponse se trouve dans le « théorème des dernières heures» :
Soit un trajet à réaliser entre les points A et B, B étant une destination agréable, quelle que soit la durée du trajet, les dernières heures ou minutes paraîtront interminables au sujet.
Réfléchissez un peu, je suis sûre que vous voyez de quoi je parle*.
Le corollaire de ce théorème est le suivant :
Si la durée du trajet (réelle ou annoncée) est raccourcie, et que le sujet en est informé, les dernières heures ou minutes du trajet lui paraîtront interminables.
Je crois que c’est exactement ce qu’il s’est passé ici :
J’aime être chez moi à Lyon (B=chez moi, sujet=je).
Le « trajet » initial avait une durée de 3 mois.
Mardi dernier, j’ai appris qu’il pouvait être réduit à 1 journée.
=> rester encore une journée à Londres avant de rentrer m'a paru insupportable. CQFD.
* Pour ceux qui ont besoin d’aide : Voyage de deux heures -> deux premières heures interminables, Voyage de 14 heures -> deux premières heures passent très vite, 2 dernières interminables.
Avertissement : ce message sera long. Pensez à vous hydrater régulièrement.
Fred : Hé Jamie ! Devine où je suis !
Jamie : Bah, j’en sais rien moi, Fred ! C’est quoi la tour qui est derrière toi ?
Fred : Tu sais, la dernière fois, j’ai pu découvrir les rites de bienvenue des autochtones de l’Imperial College ? Et bien aujourd’hui, je peux visiter le campus ! La tour que tu vois, c’est celle qui est au milieu de la cour centrale.
Jamie : Ah mais attends-moi alors ! Allez Marcel, en route pour Londres !
Générique (vous pouvez la mettre en musique de fond pour vous mettre dans l’ambiance !)
Jamie : avec une voix pleine d’entrain Le campus de l’Imperial n’est pas perdu en pleine cambrousse comme ceux de beaucoup d’école d’ingénieurs, voire de certaines universités françaises (Audrey, ça c’est pour toi). Il est en plein cœur de South Kensington (c'est ici) ! Il s’agit simplement d’un ensemble de bâtiments dans la ville. Fred : Hé, regarde Jamie ce bâtiment ! C’est le Royal Albert Hall. C’est en fait une salle de concert qui est utilisée par l’Imperial College pour les cérémonies de remises de diplômes. Sympa, non ? WARNING : Les dénominations de lieux et bâtiments à tendance clairement monarchiste (ici, tout est "Royal ceci", "Imperial cela", "King's quelque chose", ou "Queen's truc") sont susceptibles de choquer l’âme révolutionnaire de mes chers compatriotes.
Sabine : Hé Jamie ! La tour que nous a montré Fred, tu sais comment elle s’appelle ?
Jamie : Il s’agit de la Queen’s Tower, qui… blablabla… 1887…Victoria…87 m de haut.... blabla…anecdote technique…
Fred : Oui, bon, bref. Ce grand édifice en brique rouge, c’est le Beit Quad**, les locaux de l’Imperial College Union***. Il contient, entre autres, plusieurs bars, des salles informatiques, et un studio de danse.
Fred : En face, se trouve le Royal College of Music qui est assiégé depuis maintenant 102 ans par l’Imperial College, mais qui résiste, encore et toujours, à l’envahisseur.
Fred (c’est toujours lui qui présente les trucs en extérieur) : A la gauche de ce bâtiment, se trouve la Royal School of Mines qui bénéficie d’un joli bâtiment blanc :
Fred : A sa droite, on trouve le département d’Aéronautique qui a été, ma foi, beaucoup moins gâté*#.
Sabine : Et si on retournait vers la cour centrale ? Ici, on trouve plusieurs cafétérias différentes, qui proposent des plats pas mauvais et bons marchés. Mais on trouve aussi la bibliothèque, qui est ouverte 24h sur 24, sauf pendant la nuit du vendredi au samedi, pour le ménage*##. Elle a été complètement refaite très récemment et est très bien équipée en matériel informatique. (Sabine est une pougne/polarde/[insert nom-péjoratif-mais-affectueux-donné-à-une-intello here].)
(Derrière les vitres, la bibliothèque.)
Si nous nous éloignons un peu, nous trouvons le Skempton Building, qui est le bâtiment du département Génie Civil et Environnemental de l’Imperial College. Comme vous pouvez le remarquer, il ne fait pas partie des départements riches de l’école.
Pas comme ces bourgeois de médecins :-p :
Fred : Je viens de traverser l’Exhibition Road, et je me trouve là où se trouvent les logements des Undergraduates. Ces petits veinards disposent de bâtiments tous neufs…
…juste à côté d’Ethos, le centre sportif de l’Imperial. Là, les étudiants peuvent accéder gratuitement à la piscine, au spa et au sauna, profiter de cours à petits prix, et utiliser la salle de musculation de façon illimitée pour 20£ par an.
Sabine : Pour finir, petit tour par l'entrée principale :
Bon, alors, quand est-ce que vous signez ?
Note au lecteur : Toute allégation concernant un quelconque paiement reçu par l'auteur de ce document en échange d'une critique élogieuse des locaux de l'Imperial College sera démentie par son porte-parole.
* Ouais, enfin c'est aussi pour ça que pour se loger pas trop loin, c'est un peu galère. Mais passons. ** "Quad" parce qu’il est carré avec une cour à l’intérieur. *** Pour les Centraliens : les locaux de l’assoce mais en un peu plus grand. *# pour être tout à fait juste, ce bâtiment est beau à l'intérieur, mais ça ne se voit pas à l’extérieur. Il accueille le département d’Aéronautique. Les départements sont relativement indépendants financièrement, ce qui explique les différences de qualité des bâtiments que vous pouvez observer. *## Fermé la nuit du vendredi ? Aucun sens du service ces Anglais ! Le bibliothécaire avait l’air désolé de nous apprendre cette mauvaise nouvelle.
1. Prenez Esther, une étudiante en dernière année d'école d'ingénieur. 2. Ajoutez-y progressivement l'envie d'étudier un an dans une université étrangère. 3. Laissez reposer le tout jusqu'à ce qu'une destination soit choisie. 4. Laissez mariner l'étudiante dans le thé et l'eau de pluie londonienne 5. Observez, assis bien au chaud devant votre écran d'ordinateur, ses (més)aventures.
Cet apparat est justifié et je pense que, dans sa situation, vous aussi vous porteriez vos plus beaux atours (et toc !). Il a en effet la lourde tâche d'allumer les illuminations d'un sapin haut de plus de 20 mètres et offert tous les ans au Royaume-Uni par la Norvège en remerciement pour son aide durant la Seconde Guerre Mondiale. Ce sapin est choyé : après 50 ou 60 ans de vie dans une douillette forêt norvégienne, il est sélectionné plusieurs mois voire plusieurs années à l'avance. Il lui est alors attribué le titre de "reine de la forêt"*. Il est ensuite abattu en présence des maires de Westminster et d'Oslo et de l'ambassadeur britannique en Norvège et convoyé jusqu'à Londres.
Ce sapin est illuminé début décembre à l'occasion d'une cérémonie au cours de laquelle se succèdent de courts discours sur la paix et l'amitié entre les peuples (original !) et des chants de Noël accompagnés par l'orchestre de l'Armée du Salut.
