lundi 26 octobre 2009

Sweet Home Villeurbanne

Etrange mal que celui du pays. Il survient par surprise et en un instant vous réalisez que ce chez-vous dont vous vous croyiez si détaché vous manque terriblement.

C’est du moins ce que j’ai expérimenté la semaine dernière. Cela ne fait qu’un mois que je suis en Angleterre, mais lorsque j’ai appris mardi dernier que j’avais 5 jours de libres, l’idée apparemment innocente de passer quelques jours en France s’est brusquement imposée à moi. « Et si je prenais le prochain avion pour Lyon ? ». Cette pensée anodine s’est rapidement muée en obsession une fois que j’ai découvert que les vols disponibles correspondaient encore à un budget relativement accessible (« Une folie dans l’année, on me le pardonnera ! ») : il fallait que je rentre à la maison.

Après bien des péripéties (que je vous épargnerai ici, il paraît qu’il vaut mieux faire court pour le net), j’ai finalement quitté la douceur automnale de Londres pour la pluie torrentielle lyonnaise (véridique !). Ce week-end a été bien chargé ce qui explique (excuse ?) mon silence des derniers jours. Je vous écris ce soir depuis mon petit appartement londonien.

Revenons donc sur cet étrange phénomène : comment expliquer le mal du pays ? Qu'y-a-t'il de si spécial en France ?

  • La famille ? Les amis ? Personnellement, ils me manquent un petit peu, mais pas tant que ça (merci Internet !).
  • Le bon fromage ? J’aime ça, mais je peux vivre sans (enfin, pendant 1 mois je l’ai plutôt bien vécu).
  • Mon chat ? Il ne me manquerait pas au point de prendre un avion pour aller le voir.
  • Mon lit ? Définitivement non.
  • Le fait d’entendre parler français ? Ce ne sont pas les francophones qui manquent à Londres.
  • Une vie tellement meilleure à Lyon ? Ne vous méprenez pas, je me plais à Londres.
Je crois en réalité qu'il s'agit d'un tout mais que c'est surtout le fait de me sentir vraiment « chez moi » qui me manquait. (Excusez cet instant nombriliste, je ne sais pas ce qui peut manquer à vous autres en vadrouille aux quatre coins du monde.)

Mais ceci n’explique absolument pas la soudaineté avec laquelle ce manque est apparu. Je pense que la réponse se trouve dans le « théorème des dernières heures» :
Soit un trajet à réaliser entre les points A et B, B étant une destination agréable, quelle que soit la durée du trajet, les dernières heures ou minutes paraîtront interminables au sujet.
Réfléchissez un peu, je suis sûre que vous voyez de quoi je parle*.

Le corollaire de ce théorème est le suivant :
Si la durée du trajet (réelle ou annoncée) est raccourcie, et que le sujet en est informé, les dernières heures ou minutes du trajet lui paraîtront interminables.
Je crois que c’est exactement ce qu’il s’est passé ici :
  • J’aime être chez moi à Lyon (B=chez moi, sujet=je).
  • Le « trajet » initial avait une durée de 3 mois.
  • Mardi dernier, j’ai appris qu’il pouvait être réduit à 1 journée.
=> rester encore une journée à Londres avant de rentrer m'a paru insupportable. CQFD.

* Pour ceux qui ont besoin d’aide :
Voyage de deux heures -> deux premières heures interminables,
Voyage de 14 heures -> deux premières heures passent très vite, 2 dernières interminables.

1 commentaire: